ARTWORKS
Yasmine garde à l’esprit les mots du poète Jean Albany : «Mon île était le Monde» dites dans le documentaire intitulé Mon île était le Monde – La Réunion de Jean Albany de Jacques Baradier.
Elle contracte l’expression Mon île était le monde et en crée une autre au présent Ma Rivière des Galets est l’Univers. Elle inscrit ainsi son lieu de vie dans une nouvelle modélisation spatiale.
LA RIVIÈRE DES GALETS
- 1 tirages N/B pigmentaire d’après film argentique, 130 cm x 84 cm et texte manuscrit sur papier irisé gris, 210 mm x 297 mm.
Les écrits et l’imaginaire sont des réponses pour garder une connexion avec l’atelier de la Rivière des Galets.
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GRAINE DE RIVIERRIER
Yasmine Attoumane
Hier, j’ai fait un rêve.
On m’avait offert une graine de Rivierrier
Plante-la avec les mains, les coudes et ensuite avec les genoux car chez nous on la plante ainsi, me conseilla t-on.
Et surtout, tu ne diras rien à Entropie.
J’exécutais les tâches.
Une année passa, la graine croissait et j’évitais de fréquenter Entropie.
Dix siècles défilèrent, les choses autour changeaient et ma graine restait graine.
Vers la fin de l’année du onzième siècles, on me dénonça.
Non Entropie ! Ne la détruit pas ! Ne touche pas à ma graine de Rivierrier !
Et Entropie m’imposa son ordre.
Hier, je me suis réveillée et au creux de ma main humide.
J’ai compris ce qu’était la Graine de Rivierrier.
- Vidéo couleur présentée sur téléviseur cathodique, durée : 50 sec (présentée en boucle et dans un coin de mur).
La robe claire est un banc-titre, vidéo faite à partir d’images, l’artiste fait des analogies entre sont corps de femmes, la nature et la chambre photographique. Le lieu même est un capteur de lumières changeantes.
Série de 8 tirages pigmentaires d’après films argentiques, proposition à dimensions variables.
Projection d’un tryptique de vidéos, durée : 19 mn, en boucle, d’après bande magnétique.Réévaluation de mon rapport au temps dans mon processus de création, le glaçon devient la référence sensible, au temps, à la température de l'air, du sol, aux vents. Le temps d'une performance, je fouille, je creuse. Le temps d'une autre performance, je range les galets derrière la digue pour reconstruire, gagner de l'espace sur la Rivière et protéger ainsi le village de la Rivière des Galets.
- Vidéomontage couleur, 19 mn, en boucle, d’après bande magnétique, monstration sur téléviseur cathodique.
- Série de 7 tirages pigmentaires sur papier Hahnemülhe N/B d’après un film argentique.
- Banc-titre d'après photographies N/B, durée : en évolution, projection au sol pour un diamètre entre 80 cm et 100 cm.
- Installation audiovisuelle, projection vidéo de 7mn, tapis de sable de la Rivière des Galets et panneaux noirs, 2m x 2m x 2m
- Série de 40 tirages couleurs pour affichage en extérieur.
Cette proposition photographique compte une quarantaine de portraits d'habitants du village de la Rivière des Galets, projet soutenu par la SEDRE et La ville du Port.
- Série documentaire chez le Prêtre malabar de la Rivière des Galets, d'après film argentique.
- Tirage couleur, 420 mm x 210 mm
Cartographie des quelques oeuvres créées dans le lit de la Rivière des Galets.
1. L’Igloo, cubes de glace avec des pigments jaunes et bleus
2. La pyramide, cubes de glace avec des pigments jaunes et bleus et L’Igloo fondu
3. L’oeuf, cadavre de couleuvre, eau gelée et pigments jaunes et bleus.
4. Le Prêtre Malabar, série de photographies documentaire en N/B sur la cérémonie de Mariamène
5. La Robe de glace, glace et fil de laine
6. Le Grand Rangement, tryptique de vidéo-performance
7. La Femme Forte, vidéo performance
- Sculpture cartonnée, 55mm x 35 mm x 15 mm.
- Dessin stylo et feutre, sur papier ordinaire, 297 mm x 210 mm
- 1 tirage pigmentaire couleur, 297 mm X 210 mm et 1 texte sur papier à lettre, 297 mm X 210 mm.
Les écrits et l’imaginaire sont des réponses pour garder une connexion avec l’atelier de la Rivière des Galets.
- Tirage couleur d'après film argentique, 300 mm x 300 mm et post-it original, 80 mm x 75 mm, existe en version bleue et orange.
Le photomontage documente aussi l'installation de Yasmine dans sa chambre à Torquay.
- Tirage pigmentaire couleur, 390 mm x 585 mm
Documentation de l'installation de vêtements lavés et séchés de Yasmine et ses proches à la Rivière des Galets.
- Photographie de la sculpture de sable du pyjama d'Aya, 80 cm x 120 cm.
Cette image se veut comme une concentration des notions : la naisssance, la mort et la transformation.
- Tirage pigmentaire couleur, 200 mm x 300 mm.
- Série de 15 tirages pigmentaires couleurs, 200 mm x 300 mm
- Documentation de la sculpture éphémère Le Galet Blanc, colonisation d’un espace de 1 m2 à carreler sur mesure dans le lit de La Rivière des Galets.
- Série de 12 images photographiques, tirages pigmentaires, formats variables.
- Projet artistique à caractère socio culturel décliné en 3 phases :
Performance de danse d'artiste de la Rivière des Galets, illustration sur galets d'enfants de l'école primaire Auguste Lacaussade et fresque photographique
Affichage d’une fresque photographique sur une des digues de la Rivière des galets.
Portraits d’habitants du village de la Rivière des Galets, Port-Possession sur la dernière digue vers Mafate.
La digue devient une métaphore du mur de la maison où on accrocherait les photographies de sa famille, de ses amis.
Projet soutenu par Défi Jeune
- Structure en bois tropical 1,5 m x 1 m x 1 m, table circulaire de verre 70 cm, escalier de sable de la Rivière des galets (sable et colle à base d’eau), fil nylon, eau. éclairage d’appoint
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LA RIVIÈR DÉ GALÉ, SOUVENANS ASWAR*. Le titre est en créole de la Réunion, il signifie La Rivière des Galets, souvenirs du soir. Le fleuve et village de la Rivière des Galets situé au le nord ouest de l’île de la Réunion est une source d’inspiration qu’on peut aborder sous différentes approches, toutes singulières, pour des expériences artistiques. J’utilise ici un oxymore pour parler des enjeux écologiques sur ce micro territoire habité, la rivière devient une métonymie de l’île de la Réunion, métaphore de la planète terre. L’aspect héritage y est également traité tant par les connaissances de la biodiversité- ici les plantes- et les expériences des hommes, de l’histoire, de l’espace, de l’imaginaire.
Grâce au soutien de l’ADAGP, j’ai pu mené mes recherches sur ce territoire et préciser mon regard sur l’idée d’habiter la Rivière des Galets.
- Empreinte non installée des carrelages de faïence préparés sur-mesure en vue d'une installation pour s'approprier 1m2 de la Rivière des Galets.
Le sol ayant bougé, les carrelages n'épousent plus la forme autour du Galet Blanc.
Mise en regard d'une sculpture disparue et d'une empreinte d'une surface disparue.
- Eau congelée de la Rivière des Galets, différents types de cadres, poussière - mouton - micro détritus plastique et organique de chez Yasmine
Je mets en scène des grandeurs physiques comme la température, la pesanteur qui accompagne le phénomène de l’entropie d’échange. Cette recherche parle de non-emprise et d’impermanence. Ici la proposition éphémère permet d’appréhender le monde et de témoigner du pouvoir de la Nature. Il y a le temps de l’action humaine (celle de l’artiste et du regardeur), de la Nature avec l’eau et enfin de l’univers matérialisé par la poussière. Cette superposition montre la fragilité de chaque élément à des échelles différentes dans le temps. L’objet vit sa transformation et sa disparition nous est restituée par la trace, le poétique.
TERRITOIRES PRÉCAIRES
- Vidéo couleur de 42 mn (présentée en boucle) projecton sur textile.
- Cyanotype sur textile - linceul, 3 m x 1,5 m.
- Tirage pigmentaire couleur, 97 cm x 160 cm
Cette photographie est un autoportrait construite sur des entre-deux. Entre ciel et mer, entre terre et mer, entre stationnement et mouvement, entre solide et liquide, entre l’homme et les éléments. C’est une remise en question la place de l’artiste, de l’être humain.
- Documentation vidéo de la sculpture éphémère Le Mur Blanc.
Projet en cours de photographie documentaire sur les rives du Betsiboka et du village de Boanamary.
- Série de 6 photographies, tirages pigmentaires, formats variables.
- Série de 5 photographies, tirages pigmentaires, formats variables.
Performance crée sur mesure pour l'évènement en collaboration avec
- Installation audiovisuelle : vidéo couleur de 20 mn (en boucle) et parpaing de céramique.
Performance de 27 minutes en anglais et créole de la Réunion construite au tour du poème du même nom et accompagnée par 2 vidéos.
Fonn kèr si la mèr a été présentée au Studium generalday Markings and Moorings : Indigo Waves and Other Stories, pour the Oceanic Imaginaries Conference Festival organisée par la Gerrit Rietveld Academie. un commisarriat de Michelangelo Corsaro, Natasha Ginwala, Bonaventure Soh Bejeng Ndikung.
La performance a été également présentée et modifiée pour le projet de recherche(Perma)cultures of affect sous la direction de Luísa Santos au Hangar, Portugal.
À La Réunion, ce qui frappe ici, ce sont ses paysages naturels : volcans, montagnes, cirques, rivières, ravins, côtes qui s'érodent intensément et constamment. Et si vous écoutez, vous entendrez des voix d'hommes, de femmes et d'enfants parlant français, malgache, swahili, chinois, ourdou et créole. Telle une passerelle, la langue créole crée le lien entre ces peuples qui veulent vivre ensemble du plus profond de l'histoire de la colonisation et de l'esclavage. Yasmine Attoumane avec Fonn kèr si la mèr* vous propose d'écouter des extraits sonores des berceuses malgaches et réunionnaises du projet Bouteilles inaudibles ainsi qu'une lecture poétique sur le concept de Amarres inspiré des travaux de Françoise Vergès et Carpanin Marimoutou.
*FONN KÈR est une forme de poésie, qui signifie « ce que j'ai au plus profond de mon cœur et de mon âme », et le mot SI LA MÈR est polysémique : sur la mère ou sur la mer,
2 images restaurées de Polaroïds N/B, 80 mm x 60 mm.
Ci-dessous, image 1
AU FIL DE L’EAU
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Durée de la performance 3h, réfrigérateur, plaques d’eau gelée de la Seine, aiguilles, laine, fatapera (1), masque de beauté Masojoany (2) appliqué sur le visage de Yasmine.
1- Fatapera, c’est un foyer ou un réchaud traditionnel qui est utilisé aussi bien en intérieur qu’en extérieur à Madagascar. Il est soit en métal recyclé ou soit en argile réfractaire, de petite taille et transportable.
2- Le masque de Masoanjony est un masque de beauté appliqué sur le visage fait de motifs graphiques de fleurs. Il est à base d’eau et de bois de santal frotté contre une surface rugueuse de pierre ou de corail afin d’obtenir une onction. Le masque de Masoanjony protège de la pollution, des moustiques et du soleil. Il a un rôle curatif, il nettoie, répare, soigne le visage des agressions extérieures. Yasmine utilisait auparavant son masque de beauté pour créer de la distance avec les
regardeurs. Aujoud’hui, elle l’utilise comme symbole de l’héritage d’interdépendance de l’Homme à la Nature.
- Robe de tirages argentiques d’après film argentique N/B sur textile.
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Performance vidéo couleur de 1 h 57 mn, en boucle sur téléviseur cathodique
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Durée de la lecture performance environ 20 mn, c'est au milieu de ces fataperas (1) que Yasmine joue et relate son conte Comment faire voler la Meuse ?
Yasmine crée des histoires à partir de dialogues avec le fleuve pour guérir ses angoisses face à l’avenir dans ce récit cosmogonique aux accents légèrement autobiographiques. Le travail de la Rivière est une échappatoire non pas à l’urgence climatique mais à l’urgence de changer notre perception et notre rapport au monde.
1- Fatapera, c’est un foyer ou un réchaud traditionnel qui est utilisé aussi bien en intérieur qu’en extérieur à Madagascar. Il est soit en métal recyclé ou soit en argile réfractaire, de petite taille et transportable.
- Documentation, série de 32 tirages pigmentaires N/B, de 200 mm x 300 mm
- Série de 11 tirages argentiques d’après films argentiques N/B, 200 mm x 250 mm.
Yasmine a sculpté 12 fataperas (1) sculptés. Les fataperas sont en divers matériaux comme la roche - ici, le silex et Tuffeau de Maastricht (2), la céramique - argile et grès, le béton, le métal, le bois et le verre. Elle en a perdu 1 et n'a pu archivé 11 images de 11 fataperas.
Les archives de Yasmine sont des interstices entre espace réel et imaginaire, entre le passé, le présent et le future, entre l’objet vivant et sa ruine, entre la vie et la mort. Dans une certaine économie de moyens, le fatapera renvoie à l’idée de survie et de foyer comme lieu. Yasmine utilise les énergies élémentaires sous l’une de ses formes les plus primaires pour parler de préservation de nos ressources, pour communier avec l’entité Eau.
1- Fatapera, c’est un foyer ou un réchaud traditionnel qui est utilisé aussi bien en intérieur qu’en extérieur à Madagascar. Il est soit en métal recyclé ou soit en argile réfractaire, de petite taille et transportable.
2- Le silex et le Tuffeau sont des matériaux locaux, c'est-à-dire de la Région du Limbourg, Maastricht au Pays-Bas ils sont respectivement de la roche silicieuse et de la roche calcaire.
- Série de 3 photographies argentiques d'après film argentique N/B, 300 mm x 300 m.
Ci-dessous, Sans-titre #2