Arbres Blancs, Actes II
Les Arbres Blancs, acte II, cyanotype sur linceul.
Pour une Ôde à l’Aura du Vivant.
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Entre Piton et Rivière
Entre le Piton de la Fournaise et la Rivière de l’Est, Yasmine avec ses tentatives de reboisement et de déplacement sur une coulée de lave refroidi du Grand Brûlé, nous invite à nous remémorer l’essentiel. Tout ce qui nous entoure est précaire, fragile et éphémère. Notre condition d’être est dépendante de notre environnement, du grand ensemble du vivant et du grand ensemble géologique, et non l’inverse.
Du dérisoire à la poésie, du geste vain au geste de soin. Yasmine creuse dans une mer de galets, où elle y plante des arbres morts. C’est un acte de mise en tension de la temporalité de l’urgence dans l’espace-temps d’un cours d’eau.
Au fin fond de la rivière, au milieu de son nouveau jardin, elle fabrique un linceul d’un bleu cyanotype, léger comme l’air, miroitant comme l’eau. Un suaire destiné, grâce au pouvoir de la lumière, à accueillir Arbre pour garder un peu plus présent l’aura du vivant.
Yasmine avance, grimpe, escalade le Grand Brûlé, une coulée sombre qui semble à l’œil nu immaculée de vie. De son beau drap blanc, elle détourne son utilisation. En fait un tapis magique qui lui permet de traverser, conquérir les espaces de création du volcan. Par un jeu d’apparition et de disparition de ces surfaces, elle défie le pouvoir créateur du volcan pour faire.
Entre le Piton de la Fournaise et la Rivière de l’Est, Yasmine cueille des roses bleues dans l’un des lieux les plus résilients de l’île de la Réunion. Elle dépose sa gerbe de fleurs, symbole de l’espoir éternel, là, sur le rivage, là, à l’embouchure de la rivière.